Comme il fait rêver, ce nom ! Pour beaucoup, il est l’image, l’esprit même de Paris. Paris des artistes, venus étudier dans la majestueuse école des Beaux Arts ; Paris des écrivains, venus trinquer en terrasse du Flore et des Deux Magots ; Paris des fêtards, venus s’enfoncer jadis au Tabou et aujourd’hui au Montana ; Paris des amoureux venus s’embrasser sur la si romantique place Fürstenberg… Au vrai, tous les Paris sont ici, et c’est à qui choisira le sien.
Sur l’ancien enclos de l’arrogante abbaye de St Germain des Prés s’est mise en place une géographie intime, qui n’en finit pas d’émerveiller. De part et d’autre de la belle tranchée du Boulevard Saint Germain se niche une boîte aux trésors. Et l’on ne sait plus où donner de la tête, car tout est beau.
Est-il plus belle vue de Paris que l’Institut de France ouvrant sur le Pont de Arts et le Louvre ? Est-il plus charmante halte que celle de l’atelier de Delacroix, dans le creux de la Place Fürstenberg ? Est-il rue plus étroite et plus douce que la rue Visconti, ou mourut Racine ? Est-il hôtel plus irrésistible que celui de la rue des Beaux Arts, cher à Wilde et Borges ? Est-il plus beau bâtiment néo-classique que l’intimidante Monnaie de Paris ? Et puis ces quais, inondés de soleil et d’histoire, qui tutoient le Vert Galant et le Louvre depuis les nuit ses temps.
Au vrai, Saint-Germain-des-Prés n’est pas un quartier, c’est un état d’esprit.
La vie du quartier :
Il y en a ici pour tous les goûts et tous les tons. Un cheese-cake dans la secrète Heure Gourmande, passage Dauphine ; une plongée dans le superbe magasin Vuitton, à l’angle de la rue St Benoît ; un livre acheté sur un coup de tête, à onze heures du soir, à l’Ecume des pages, après quelques verres de Pouilly fumé au Flore ; des jolies étudiantes croisées à la sortie de Penninghen, carton à dessins sous le bras ; des académiciens en habits verts qui filent écrire leur dictionnaire, un jeudi après midi ; une tartine de Poilâne au Chai de l’abbaye ; des tissus indiens chez Simrane, des artistes improbables chez les galeristes de la rue de Seine, d’innombrables restaurants qui célèbrent les joies d’un Paris toujours en éveil…
Incontournable :
Pour avoir une vue plongeante sur un St Germain des Prés inchangé, il suffit de se poster à la Brasserie Lipp, un déjeuner de semaine. Ici passent la politique, l’édition, le cinéma, les médias, venus se frotter à des banquettes où leurs aînés firent de même, depuis plus d’un siècle.